
Château de la Roche Courbon
Saint-Porchaire (17250)
Monument historique Classé
Jardin remarquable
Ouvert de février à décembre
01/05 – 30/09 : 10h – 19h (samedi : 10h – 14h)
01/10 – 30/04 : 10h – 12h / 14h – 18h
Tarifs : de 7€ à 15€
Visiter le château de la Roche Courbon
tL’écrivain voyageur Pierre Loti disait de « ce coin si ignoré de notre Saintonge » qu’il ne connaissait d’endroit ni plus beau ni plus reposant. Et le décor naturel de la Roche Courbon, à Saint-Porchaire, parle de lui-même : situé entre deux falaises, au cœur d’une forêt et sur la rive du Bruant, le château a l’air aussi paisible qu’hors du temps.

Explorer les extérieurs du château de la Roche Courbon
Si le château est classé Monument Historique depuis 1946, il ne s’agit pas là de sa seule distinction. Les jardins à la française sont en effet labellisés « jardin remarquable » depuis 2004 et la création de l’appellation.
Les jardins et le parc du domaine de la Roche Courbon peuvent se visiter en complète autonomie. Comptez deux bonnes heures de parcours extérieur autour de la pièce d’eau, du verger et des massifs de fleurs. Tout au fond du jardin, gravissez les marches en pierre pour accéder au belvédère et admirer parc et château sous un nouvel angle.

Le billet d’accès pour les extérieurs comprend également la découverte des grottes préhistoriques, du musée, des expositions, de la salle des jeux anciens et du parcours PréhistoZen. Selon la saison, prévoyez 10 à 12€ par adulte et 7€ par enfant. Notez que le parc comme le château sont interdits aux chiens, à l’exception des chiens-guides.
Découvrir le château de la Roche Courbon en visite guidée
Pour quelques euros de plus, ajoutez une visite guidée de l’intérieur du château à votre découverte du domaine. Pendant 45 minutes, vous apprendrez toute l’histoire de la Roche Courbon au travers des diverses pièces. Tout n’est cependant pas accessible, puis que le château est encore habité aujourd’hui. Cette visite guidée est également le seul moyen d’accéder au grand balcon, point de vue de choix pour apprécier tous les jeux de perspective à l’œuvre dans le jardin à la française.
Attention : les photos sont interdites à l’intérieur.

L’histoire du château de la Roche Courbon
Un site déjà occupé à la Préhistoire
Si le château de la Roche Courbon a soufflé sa 500ᵉ bougie il y a quelques décennies, le site en lui-même est occupé par les humains depuis plus de 100 000 ans. En observant la topographie des lieux, cela n’a rien d’étonnant : les deux falaises bordant le Bruant sont idéales à l’établissement des premiers habitants. Les grottes situées sous le château attestent d’une présence humaine aux périodes moustérienne (-120 000 ans), aurignacienne (-40 000 ans) et magdalénienne (-10 000 ans). Le parcours PréhistoZen permet de retracer l’histoire de ces premiers hommes, bien antérieure à celle de la Saintonge.
A la sortie de la Préhistoire, le site de la Roche Courbon demeure habité par les civilisations successives, comme en témoignent les vestiges gallo-romains et mérovingiens.
Les débuts médiévaux du château
L’histoire du château de la Roche Courbon débute réellement au Moyen-Âge, au XIe siècle. Un premier château médiéval est construit. L’objectif : se protéger des Anglais. La mission est un échec, comme en acte la destruction de bâtiment durant la Guerre de Cent Ans.

Vers 1450, seconde tentative de construction d’une forteresse défensive. Jehan II de La Tour ordonne l’édification de deux corps de logis, de quatre tours et d’un donjon. Posé sur un éperon rocheux et naturellement défendu par le marais environnant, ce fort défensif semble parfait pour résister à de futurs assauts… qui ne viendront jamais. Le château passe alors de main en main jusqu’à devenir la propriété de Jacques de Courbon en 1570.
Renaissance et ruine des Courbon
Le XVIIe siècle marque un tournant majeur dans la vie du château. A la suite de son acquisition par Jacques de Courbon, l’édifice prend son appellation actuelle : la Roche Courbon, par apposition du nom de son propriétaire et de sa situation géologique. La forteresse jadis vouée à bouter l’Anglois hors de Saintonge connaît alors de grands bouleversements, dont sa transformation en demeure d’agrément.
Portés par Jean-Louis de Courbon, petit-fils de Jacques, les travaux intérieurs et extérieurs transforment la forteresse médiévale en parangon des renaissances française et italienne. Le cabinet des peintures illustre parfaitement cette renaissance esthétique : la pièce dispose désormais de larges fenêtres donnant sur les jardins et est tapissée de peintures reprenant les grandes références mythologiques (Hercule, la fondation de Rome) et humanistes (les vertus cardinales).
Quant aux jardins, ils ne sont pas en reste : avant Versailles, la Roche Courbon se dote de jardins à la française, où symétrie et lignes de perspective sont à l’honneur.


Le château a tout pour vivre une longue et paisible vie… si ce n’était le train de vie de ses propriétaires. Après avoir échappé à la vente comme bien national durant la Révolution, la Roche Courbon devient la propriété de Charlotte de Courbon Blénac. A force de perte au jeu, elle finit ruinée ; en 1817, elle n’a d’autre choix que de vendre le château et son mobilier aux enchères. La Roche Courbon reste inhabitée jusqu’au XXe siècle.

La Roche Courbon a été surnommée par Pierre Loti « château de la Belle au Bois Dormant ». Après la vente par Charlotte de Courbon Blénac, il entre dans un long sommeil de 103 ans, tout comme la princesse Aurore. Durant ce siècle d’inactivité, le bâti tombe en ruine et les jardins disparaissent, engloutis dans la broussaille.
Pierre Loti et la famille Chénereau
La Roche Courbon aurait pu demeurer à l’état de ruine sans l’intervention d’un écrivain rochefortais : Pierre Loti. Celui-ci se rend régulièrement à Saint-Porchaire et, touché par les ruines du domaine, publie un article dans le Figaro pour « sauver de la mort une forêt avec son château féodal campé au milieu ». C’est un autre Charentais qui répond à son appel : Paul Chénereau, polytechnicien et passionné d’art. Il investit sa fortune pour restaurer le château et les jardins. A la restauration des pièces abimées, Chénereau ajoute sa touche en faisant construire une chapelle sous les combles et un théâtre dans une ancienne grange.
La Roche Courbon sauvée, la demeure est classée Monument Historique une première fois en 1925, puis une seconde fois pour l’ensemble du domaine en 1946, date de son ouverture au public. Transmis aux enfants de Paul Chénereau en 1967, Marie-Jeanne et Jacques Badois, le château de la Roche Courbon est toujours la propriété de la famille.
Le château de la Roche Courbon aujourd’hui
Si la propriété du château est stable, le domaine n’a pas été épargné ces dernières décennies. Incendies, voûtes qui menacent de s’effondrer, enfouissement du jardin dans le marais et surtout tempête Martin ont mis à mal le site. A elle seule, cette dernière a abattu 90 des 150 ha de forêt encerclant le château.
Travaux et entretien sont financés par les pouvoirs publics, l’Association des Amis de la Roche Courbon et la recette des visites.

Le pari des jardins
Dessinés dans le style français depuis le XVIIe siècle, les jardins de la Roche Courbon représentent un véritable pari : celui de vaincre le marais bordant le Bruant. Qui dit sol marécageux dit sol instable ; a priori pas l’idéal pour y planter un verger et des massifs fleuris.
Et pourtant, Jean-Baptiste de la Quintinie relève le défi avec succès, avant même la création des jardins de Versailles. Sa réalisation souffre malheureusement de l’abandon du château par les Courbon au XVIIIe siècle, et tombe dans l’oubli.
Le chantier des jardins reprend avec le rachat de Paul Chénereau dans les années 1930. Associé au paysagiste Ferdinand Duprat, Chénereau cherche à recréer un jardin à la française. Grâce au tableau peint par Jan Hackaert au XVIIe siècle, l’ancien tracé des jardins est redécouvert. Le parc est agrandi et dispose désormais de sa pièce d’eau et d’une cascade.

Dans les années 1970, le marais reprend ses droits et le parc s’envase. Jacques Badois propose alors une idée pour sauver l’ensemble : reconstruire le jardin sur pilotis. Depuis cette date, 2000 pieux en chêne assortis d’un plancher soutiennent ce pari un peu fou et permettent aux visiteurs d’admirer verger, allées et perspectives du château de la Belle au Bois dormant.
Autour du château de la Roche Courbon
Partir en balade à Saint-Porchaire
Ressources sur la Roche Courbon
Château de la Roche Courbon
Wikipedia — Château de la Roche Courbon
Wikipedia — Jean-Baptiste de La Quintinie
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