La balade en bref : la station de lagunage de Rochefort
Départ : Rochefort (17)
Type de balade : Aller-retour
Distance : 6,5km
Durée : 1h45 – 2h
Difficulté :
Points d’intérêt : Pont Transbordeur, Viaduc du Martrou, Station de lagunage de Rochefort
Nature : Aigrette garzette, Faucon crécerelle, Héron cendré, Héron garde-boeuf, Vanneau huppé, Grand cormoran, Tarier pâtre

Cap sur une petite balade nature au sein d’un site exceptionnel en Europe : la station de lagunage de Rochefort. Au menu : un peu plus de 6 km entre ponts et marais périurbains, jumelles autour du cou et appareil photo prêt à dégainer. Mais gardez un oeil sur la montre : Balades Picturales vous embarque dans une course contre le soleil pour observer les oiseaux du crépuscule.
Le Grand Site de l’estuaire de la Charente : entre ponts et merveilles
Le Pont Transbordeur
Point de départ de notre sortie ornithologique hivernale : le Pont Transbordeur, si cher aux Demoiselles de Rochefort. Ce géant de métal enjambe la Charente depuis 1900, dont il permet la traversée au moyen d’une nacelle. S’il est toujours possible de l’emprunter à pied ou à vélo pour rejoindre Echillais, la balade restera sur la rive rochefortaise.

On attribue parfois la réalisation du Pont Transbordeur à Gustave Eiffel du fait de sa ressemblance avec la célèbre tour parisienne. Mais c’est bien à Ferdinand Arnodin que l’on doit la construction du Transbordeur de Rochefort, de même que celle des ponts de Rouen, Nantes, Marseille, Brest, Bordeaux et Bilbao.
Prenez la route à droite en direction du Viaduc du Martrou, derrière l’espace vélo.
Le Viaduc du Martrou

En levant les yeux au ciel pour y apercevoir les premiers oiseaux, vous risquez d’observer une drôle de bête. 1 km de long, 42 m de haut dont 33 m minimum de tirant d’air dédiés à la navigation, le Viaduc est un beau morceau ! En service depuis 1991, il constitue un repère de choix pour notre promenade. Gardez-le en ligne de mire.
Deux possibilités s’offrent à vous : suivre la route goudronnée (en prenant gare aux rares véhicules) ou obliquer sur le sentier à gauche. S’il a plu récemment, privilégiez la première option et observez le canal sur votre droite. Vous voilà en plein terrain de jeu des foulques macroules et des poules d’eau. Silence et patience : les secondes sont très facilement effrayées.
Bien qu’elles se ressemblent, les foulques macroules et les gallinules poule-d’eau sont deux oiseaux différents :
- la poule d’eau a un bec rouge à pointe jaune, un plumage bleu foncé-noir, des ailes brunes, une tache blanche et des pattes non palmées
- la foulque est plus grande, au plumage gris-noir et au bec blanc prolongé par une plaque sur le front.
Au bout de la ligne droite, une plateforme les pieds dans la vase vous permet d’observer l’autre rive de la Charente et de compter les mouettes se laissant dériver. Pour continuer la balade, prenez le chemin dans les herbes en direction du Viaduc, dans le prolongement de la route. Attention où vous posez les pieds, le terrain est parfois glissant.
Vers l’observatoire ornithologique
Restez bien dans l’espace fauché et ouvrez grand les yeux et les oreilles : à partir de maintenant, la partie de cache-cache avec les oiseaux commence vraiment. Que ce soit dans les cours d’eau, dans les buissons de ronces, dans les roseaux ou au-dessus de votre tête, nos amis à plumes sont partout… mais ne tiennent pas tous à se faire remarquer.
Hérons et aigrettes

Passez sous le Viaduc du Martrou et rejoignez l’autre sentier. Sur votre gauche, vous apercevrez probablement des hérons garde-boeufs, tout de blanc vêtus et arborant une houppette orangée. Grâce à leur bec et à leurs pattes orange, les Ardea ibis se distinguent de leur cousine l’aigrette garzette. Cette dernière est plus grande et possède un long bec et des pattes noires ; on l’observe plus souvent seule que son cousin. Autre élément de distinction : l’aigrette garzette a généralement les pieds dans l’eau, tandis que notre petit héron reste au sec en compagnie du bétail — d’où son nom.
PalmipÈdes en vadrouille…
Continuez jusqu’à l’observatoire ornithologique. Vous voilà face à la Prée des Canons et ses plans d’eau, pièce maîtresse de la station de lagunage de Rochefort. L’eau y est riche en plancton, ce qui attire de nombreuses espèces aviaires. Parmi elles, on recense plusieurs canards comme le canard colvert, le Tadorne de Belon ou encore le canard souchet. Pour distinguer ce dernier du colvert, concentrez-vous sur le bec : du fait de son gabarit long et massif, il permet de repérer facilement le profil du souchet. Quant au Tadorne, son plumage blanc bariolé le distingue de ses cousins anatidae.
Une ombre noire battant frénétiquement des ailes vient de vous survoler ? Vous venez probablement de rencontrer l’un des 21 grands cormorans de la station de lagunage. Excellent plongeur, il peut rester jusqu’à deux minutes en apnée pendant ses sessions de pêche. Mais c’est lorsqu’il remonte à la surface qu’il adopte sa posture caractéristique, les ailes étendues de part et d’autre de son corps, parfaitement immobile. N’étant pas complètement imperméables, ses plumes ont en effet besoin d’un bon bain de soleil pour sécher avant de repartir faire trempette.

… et vanneaux en escadrille
Aux abords immédiats des plans d’eau ou un peu plus loins dans les marais, des nuées d’oiseaux de la taille d’un pigeon occupent les espaces aériens et terrestres. Avec leur huppe emblématique et leur plumage verdâtre, les vanneaux huppés se reconnaissent de loin. Plus de 1500 spécimens ont été recensés dans les marais du Transbordeur par la LPO en 2025, où ils viennent hiverner.

Une vingtaine d’espèces ornithologiques sont présentes sur les lagunes de la station et il serait tentant de rester dans l’observatoire pour tous les collectionner. Mais n’oubliez pas de surveiller l’heure : la balade n’est pas finie et le soleil poursuit sa course vers l’ouest. Pour ne pas vous laisser distancer, reprenez le sentier, empruntez la passerelle à gauche pour revenir sur le chemin de Charente, et partez à gauche.
Entre Charente et marais de la Beaune
Gardez la départementale sur votre droite et la Prée des Canons à gauche, et poursuivez votre route en direction de la station de lagunage jusqu’au ponton. Au nord-ouest se tient le marais de la Beaune ; il est possible de le contourner par la droite pour rejoindre le boulevard du Mille Pattes. Mais pour l’heure, continuez sur la route à gauche.
Observer les canaux à la jumelle
Enclavé entre le chemin de Charente et le boulevard du Mille Pattes, le marais de la Beaune est strié de canaux. Ceux-ci sont indispensables à la bonne santé de l’écosystème du marais du Transbordeur, et servent aussi d’enclos naturels au bétail venant paître.
À l’oeil nu ou l’aide de vos jumelles, observez attentivement les berges des canaux. Hérons cendrés et aigrettes garzettes y trempent régulièrement leurs pattes en quête d’une grenouille ou d’un poisson à se mettre dans le bec.
La station de lagunage de Rochefort
Au bout de la route se dressent les bâtiments de la station de lagunage. Si, pour les Rochefortais, elle fait partie intégrante du décor depuis 1989, il s’agissait à l’époque d’une petite révolution en matière de traitement des eaux usées. Même de nos jours, l’ouvrage reste exceptionnel : avec ses 70 ha, c’est la plus grande station de lagunage d’Europe.
Le processus de lagunage permet un traitement écologique des eaux usées. Il se découpe en trois phases de traitement physique suivi d’un traitement biologique :
- le dégrillage
- le dégraissage
- le dessablage
- la circulation de l’eau dans les 35 ha de bassins.
Épurée grâce à l’action combinée du soleil et du vent, l’eau peut ensuite être rejetée dans la Charente.
Le site n’est accessible qu’en visite guidée, ce qui n’est pas l’objet de la balade du jour. Empruntez le chemin sur votre droite en direction du Vergeroux.


A la recherche du tarier pâtre
Avant de faire demi-tour en direction du Transbordeur, place à un petit jeu façon “Où est Charlie ?”. Les grandes prairies du marais de la Beaune ainsi que les clôtures et haies bordant la route de Soubise sont un terrain de jeu idéal pour un petit passereau : le tarier pâtre.
Mode facile : repérer le mâle. Avec son poitrail rouge orangé et sa tête noire, il est bien plus visible que sa dulcinée.
Mode difficile : repérer la femelle ou un juvénile. Leur plumage se confond dans les jeux de lumière de la végétation ; de loin, ils ressemblent à d’autres passereaux comme le moineau domestique.
Un indice pour dépister notre ami à plumes : surveillez tous les perchoirs potentiels comme les piquets ou les buissons de ronces.

Le saviez-vous ? Les prairies face à vous ont vu décoller de bien plus gros oiseaux, puisqu’il s’agit d’un ancien terrain militaire comprenant une piste d’atterrissage. Depuis leur acquisition par le Conservatoire du littoral et la Ville de Rochefort, le site est interdit au public — pour le plus grand plaisir des chevreuils et des ragondins.
Retour au bercail
Lorsque vous aurez terminé votre course-poursuite avec le tarier pâtre, faites demi-tour pour revenir vers le pont Transbordeur. Restez sur le chemin de Charente tout le long afin de ne pas finir la balade à la lampe-torche, et n’hésitez pas à lever le nez : certains oiseaux apprécient les sorties au crépuscule, quand d’autres espèces diurnes aiment jouer les prolongations. Gardez un oeil sur le faîte des arbres bordant le sentier : vous pourriez bien être surveillé de près par un faucon crécerelle…

Vous souhaitez découvrir la balade par vous-même ? Le QR code redirige vers l’application Komoot et le fichier GPX correspondant : vous n’avez plus qu’à vous laisser guider !
Vous pouvez également cliquer ici pour accéder au fichier de la balade.
D’autres photos de la station de lagunage






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